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En route vers Delhi

par Robert Vérité 3 Mars 2017, 10:42

Jeudi 2 mars

Le départ s'est passé de façon optimale. Une amie nous a accompagné jusqu'à la gare pour nous aider à porter nos bagages. Le train n'avait pas de retard et nous avons pu prendre la première navette d'Air France, de la gare Montparnasse, à Paris, jusqu'à Roissy. Comme toujours la circulation est intense à Paris, surtout aux heures de sortie des bureaux, mais nous sommes arrivés de bonne heure à l'aéroport Charles de Gaulle.Une longue queue nous attendait devant les guichets d'Etihad, la compagnie aérienne des Émirats Arabes Unis avec laquelle nous allions voyager. Comme nous avions eu la bonne idée de réserver nos sièges sur internet, l'hôtesse d'accueil nous a orienté vers un guichet sans attente où nous avons tout de suite enregistré nos valises. Une dernière petite pause-boisson et nous avons passé le contrôle toujours aussi strict et fastidieux des bagages à main avec ses bacs pour les montres, ceintures, chaussures, vestes, appareils photos et autres objets électroniques et son scanner corporel. Compte tenu de la localisation de nos sièges, nous avons été dans les tout premiers à embarquer.

Dès le décollage effectué, les hôtesses sont passées avec les chariots à boissons rafraîchissantes: la compagnie n'a rien d'une low-cost. Les dossiers des sièges intègrent un écran et une télécommande fixée dans l'accoudoir permet de choisir une multitude de programmes: documentaires, films, séries. Nous en avons profité pour regarder, en français, La La Land, récemment primé aux Oscars. Deux bons repas, végétarien pour Esther, comme l'avions précisé sur internet, nous ont été apportés. Et comme il y eut un petit problème de service, nous avons eu droit à une double ration d'entrée et de dessert !!

Vendredi 3 mars

A l'arrivée à Abu Dhabi, notre escale, j'ai la désagréable surprise que de nouvelles queues nous attendent. En effet, même les passagers en transit comme nous doivent repasser le contrôle des bagages à main et le scanner.

L'avion de Jet Airways est plus petit et moins moderne. Pour la deuxième étape vers Delhi je bénéficie d'un hublot et, comme le jour s'est levé, je peux contempler sans interruption le sol depuis l'avion. La première partie correspond à une étendue de dunes de sables blond (petites vues depuis l'avion) parsemées de bâtiments et de superficies rectangulaires plus sombres. Le sable fait bientôt place à une barre rocheuse, noire et dénudée, qui se prolonge ainsi en crêtes successives jusqu'à la mer. Dans les dépressions sont installés des villages ou des hameaux reliés par de petites routes zigzagantes. Puis c'est la mer. Ma première vision de l'inde fut, ce qui me sembla, une immense mer de boue parcourue par des rivières tout aussi fangeuses. Ce désert de limon d'un marron clair laisse la place, au bout d'un temps appréciable au retour de la vie: des terres boisées puis cultivées. L'arrivée à Delhi s'annonce bien longtemps avant l'atterrissage, tant la métropole est étendue et ses quartiers extérieurs composés en grande partie d'immeubles de 3 ou 4 étages sont dispersés.

A l'aéroport de Delhi, la température a fortement augmenté et nos vestes et pulls sont une véritable gêne. De nouvelles queues nous attendent pour passer les contrôles de police. Nous récupérons nos bagages sans encombre, changeons un peu d'argent et réservons un taxi (un «black and white) au guichet correspondant. Un chauffeur se précipite vers nous, et, à ma grande surprise et légère inquiétude, installe les deux grosses valises sur la galerie du véhicule. Il prend soin, tout de même, de les amarrer avec une corde. Ouf ! Et nous prenons la route vers le quartier de Delhi où nous avons réservé notre hôtel. Premier grand dépaysement : le conducteur à son volant à droite et la pédale d'accélérateur, non au centre entre le frein et la pédale de débrayage, mais à l'extrême droite. Les véhicules roulent sur la voie de gauche et sur une route à quatre voies, les sens de conduite sont aussi inversés. Dès que nous quittons l'aéroport, la circulation se fait très intense composée de voitures, de touk touk (tricycles motorisés) et de motos, chacun de ces véhicules changeant sans arrêt de couloir pour profiter du moindre avantage, se frôlant et se faufilant dans le flot en klaxonnant sans interruption. Et pas d'accrochages. Au Caire, un Égyptien m'avait expliqué le système : chaque conducteur se préoccupe uniquement à ce qui se passe devant son véhicule, attentif au moindre obstacle, à la moindre modification des véhicules qui le précèdent. Ce qui se passe derrière n'est pas son affaire, c'est l'affaire de ceux qui le suivent. Et ça marche. Notre chauffeur de taxi est un expert en la matière.

Après une longue route côtoyant des quartiers très divers, certains modernes, d’autres de véritables bidonvilles (quelques singes jouent sur les murs) et de nombreux embouteillages, je note, sur un panneau l'indication de notre futur quartier puis de l'hôtel Metropolis Tourism Home où nous allons être hébergés pour notre première nuit en Inde. Quelle surprise ! Sur internet, ce quartier est considéré comme éminemment touristique, principal lieu de séjour des étrangers en vacances. Et pourtant, il se situe au bord d'une rue sans trottoir, encombrée de véhicules comme ceux ci-dessus mentionnés auxquels s'ajoutent des tricycles à pédales qui essaient de se frayer un passage au son strident de leurs klaxons, avertissant les innombrables piétons de leur présence. Une cacophonie inimaginable ! La rue est bordée d'échoppes de tous types ainsi que d’étalages de fruits et légumes, de vêtements, et de cuisines ambulantes offrant les produits populaires, en particulier de délicieux « momos », sortes de beignets généralement végétariens.

A l'arrivée le chauffeur descend les bagages de la galerie, nous fait vérifier qu'il sont bien tous présents et nous laisse entre les mains des employés de l'hôtel qui s'en emparent et les emportent à l'intérieur. Après l'enregistrement, nous montons ensemble à l'étage et trouvons une grande chambre avec grand lit et balcon sur une rue toujours aussi bruyante.

 

Notre principale préoccupation est alors de trouver un billet de bus pour Mc Leod Ganj, pour le lendemain. Bizarrement, contrairement à plusieurs autres sur la même rue, notre hôtel ne fait pas agence de tourisme. La responsable de l'accueil nous informe que, un peu plus loin, nous trouverions facilement de tels service. Nous montons les marche du premier et le responsable, après plusieurs coups de téléphone nous annonce que, pour cause de fêtes dans le nord, il ne reste plus de place dans les bus et qu'il vaudrait mieux que nous retardions notre départ au lundi. Nous le remercions et lui annonçons que nous allons réfléchir. Nous descendons les marches du suivant qui fait aussi cybercafé (sans café). Il va sur internet et nous dit qu'il ne reste, en tout et pour tout, plus que deux places, tout à l'arrière du véhicule. Ce sont les moins prisées car elles s'inclinent moins que les autres, vers l'arrière, ce qui, pour un voyage de douze heures peut être moins reposant. Nous acceptons tout de même et payons cash.

Soulagés par l'opération, nous déambulons dans la rue principale, entre les chiens et les vaches sacrées (j'ai même marché dedans : on dit que ça porte bonheur!), sans cesse alertés par les klaxons des véhicules, devant et derrière. Nous traversons le marché, achetons une bouteille d'eau et rentrons à l'hôtel. Au dernier étage, en terrasse, se trouve le restaurant et nous expérimentons notre premier repas indien : des légumes, du riz, un délicieux pain (naan) au fromage, et pour un non-végétarien, du poulet au curry. Du curry, il y en a dans beaucoup de recettes. Et puis la fatigue nous rattrape et nous rejoignons notre chambre pour une nuit un peu plus tranquille.

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