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McLeod Ganj et le tourisme

par Robert Vérité 11 Mai 2017, 05:37

Jeudi 11 mai
L'environnement autour de Tibet Charity s'est bien dégradé, ces dernières semaines. Quand nous sommes arrivés, vers la descente, un immeuble était en construction, un futur hôtel, nous imaginions. Il y en a déjà plusieurs, dans le quartier. Le gros œuvre était pratiquement terminé : ils en étaient aux cloisons et aux plafonds.
Ici, les ouvriers travaillent sept jours sur sept, commençant vers 7 heures, le matin, ne terminant pas avant 20 heures. Certains mêmes sont hébergés sur le site et font des heures sup !! Nous en avons souffert les premiers jours. En effet, l'unique fenêtre de notre chambre, à l'étage, donnait directement sur le chantier dont nous n'étions séparés que de quelques mètres.
Vers la montée un espace libre, creusé dans la pente, attendait son avenir. Ce ne fut pas long. Un matin arrivèrent une excavatrice et d'autres engins de chantier. Et la fête commença. La bordure opposée de la rue où stationnaient généralement des véhicules fut recouverte de blocs rocheux et de terre, extraits de la cavité, chaque jour un peu plus profonde. Une partie de ces éléments glissait évidemment le long de la pente, vers la vallée, sans que personne ne s'en soucie. On apporta ensuite des monticules de sable et de graviers, les longues tiges métalliques servant à armer le béton et les coffrages commencèrent. La main d’œuvre féminine se multiplia, transportant en un va-et-vient incessant des bassines remplies de terre. Certains de leurs enfants, désœuvrés, squattèrent l'escalier qui longe Tibet Charity et monte vers la ville.
Puis, au fur et à mesure de l'avancement des travaux, les matériaux inutilisés, tôles ondulées ou non, planches de bois, etc., furent jetés sur le bas-côté. Ceux qui étaient vraiment indésirables furent brûlés et on bénéficia, tout l'après-midi d'avant-hier, grâce au vent venant de la vallée, d'une fumée nauséabonde, à odeur de caoutchouc ou de plastique brûlé, qui prenait à la gorge et piquait les yeux. Heureusement, le fort orage de cette nuit a éteint tous les foyers et nous laisse un peu de répit. Jusqu'à quand ?
En revanche, les bruits sont toujours aussi intenses : ouvriers qui s'interpellent, d'un bout du chantier à l'autre, déchargement et chargement des camions qui, ensuite, brinquebalant, secouent leur tôles et font grincer leurs freins, dans la grande descente, travail sur les pièces de métal qui s'entrechoquent, ronronnement irrégulier de la bétonneuse, etc... Et quand il n'y a pas d'électricité, s'y ajoutent les énormes groupe électrogènes des hôtels alentours.
 
Et il ne faut pas oublier, non plus,les klaxons permanents des autres véhicules avertissant de leur arrivée les passants, les vaches et les chiens, les passagers qui descendent d'un taxi en stationnement, les motos et même les voitures qui remontent la rue en sens interdit. Elles ne sont pas rares.
Un Français qui prenait régulièrement McLeod Ganj comme camp de base pour ses treks dans l'Himalaya, il y a trente ans, nous a dit ne plus reconnaître sa ville. Les hôtels se sont multipliés, les minibus de touristes la traversent sans discontinuer. Il prévoyait un avenir assez peu serein pour le centre du bouddhisme tibétain.
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